nom : Fawkes. La jeune fille n'est ni heureuse ni honteuse de porter son nom de famille. Après tout, les Fawkes sont des gens des plus normaux. prénom(s) : Anya, comme sa grand mère décédée lorsqu'elle a donné naissance à sa fille. Anya ne l'a donc jamais connu, pourtant, elle voit en elle son modèle, une femme forte et posée dont elle essaie de suivre le mouvement. âge : Dix huit ans tout rond. Elle a fêté sa majorité quelques jours à peine avant que les bombes n'éclatent. profession : aucun métier, elle aidait parfois sa mère dans les bureaux, mais sans plus. Aujourd'hui, elle essaie de survivre en aidant à purifier l'eau. statut civil : Célibataire, Anya n'a jamais eu de petits copains. Il n'empêche qu'elle a pourtant un petit coup de coeur pour l'un de ses amis. orientation : Hétérosexuelle, elle n'a aucun doute là dessus. perte(s) : Elle a perdu sa mère, qui travaillait avec le leader sur un projet dont Anya ne sait rien. Même si elle sourit, Anya ne peut s'empêcher de porter une rancoeur assez forte à ceux qui ont posé les bombes. Pas parce que les factions ont éclaté, mais parce que sa mère n'était pas à l'abri. ancienne faction : sincère. groupe : we don't care.  caractère : revancharde, souriante, aimante, tête en l'air, naïve, hyperactive. avatar : Sophie badass Turner. crédit(s) : tumblr.

prénom : Toujours Romane. âge : Toujours 20 ans. pays : Belgique. fréquence de connexion : le plus souvent. comment t'es arrivé ici : mon petit doigt m'a guidé  ce que tu penses du forum :      personnage : (x) inventé () scénario () post-vacant.

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aidé entourée de gens parfaits. Aimants. Drôles et attentionnés. C’est grâce à eux que je suis devenue celle que je suis aujourd’hui. Sans prétention, je peux être qualifiée de bonne fille. Mais pas dans le sens péjoratif du terme. Non. Je fais attention aux autres, je suis souriante, j’aime aider – mais pas trop – je n’ai pas peur de dire ce que je pense. Et par dessus tout, je vis ma vie le plus à fond possible. Je suis dans la faction des sincères. Depuis des générations les Fawkes y sont. Enfin, c’est ce qu’on m’a toujours dis. Ma mère travaille en collaboration avec le leader de notre faction, Jonathan Thys. Apparemment, ils étaient déjà amis lorsqu’ils étaient à l’école. Je suspecte mon père d’en être jaloux. Certes, ils sont toujours ensemble, rient à deux, et parlent par codes. Mais je sais que Jonathan est fou de sa femme. Et ma mère nous aime, mon père et moi. Même si parfois elle est un peu dure. Mon père quant à lui est un artiste, un rêveur. Je ne sais pas trop ce qu’il fait chez les Sincères. Peut-être l’amour qu’il porte à ma mère. Quoiqu’il en soit, je tiens de lui ce côté. On dit souvent que je fais plus que mon âge. Ça doit être vrai. J’ai toujours trainé avec des enfants plus âgés. Peut-être parce que je suis fille unique, alors je n’ai jamais connu le fait d’être gâtée par un frère ou une sœur. Mais je pense que l’éducation autonome que me donne mes parents doit en être la cause première. Dès mon plus jeune âge, j’ai joué avec Andy. Le fils du leader. Un jeune garçon aux cheveux foncés et aux yeux clairs. Téméraire. Toujours prêt pour faire les quatre cents coups. Et moi, je l’ai toujours suivi. Lui et ses potes. Mais pour mieux comprendre la belle vie que je mène, je pense que quelques retours dans le passé permettront de mieux me suivre…

« Putain Anya, t’es chiante » du haut de mes quatorze ans, j’essayais vainement de reprendre mon souffle. Dernière fois que je les suivais. M’ouais. Ça faisait huit ans que je me répétais ça tous les soirs. Mais ils faisaient fort. Nous étions sortis, nous la bande des jeunes, en pleine nuit, courir les champs et aller surfer sur les vagues. Sauf que m’sieur le grand intello nous avait perdu dans la ville. Et ça faisait deux heures qu’on courrait, essayant de ne pas se faire voir. Et moi, j’avais mal partout. J’étais essoufflée, j’avais les reins en feux, et j’en avais ras le bol. « Si tu nous avais dit que t’étais aussi douée avec la cuisine qu’à lire une carte, on aurait sur d’avance à quoi s’attendre ! » J’entendis plus que je ne vis une personne rire. Danny, il nous faisait toujours faire l’impossible, mais d’abord, il était obligé de nous amener dans mille trous et crevasses. Il me les tapait. Moi, la petite jeunette du groupe. Ouais, depuis plusieurs années, nous étions cinq inséparables. Bon, d’accord, j’étais la petite dernière donc généralement, c’était moi qui m’en ramassais plein la figure. Parce qu’ils estimaient qu’on avait le droit de se foutre de moi. On ne me prenait jamais vraiment au sérieux. Et ça m’énervait. Mais bon, j’avais pas grand chose à dire. Alors je riais à leur blague pas drôle. Parce qu’après tout, au fond, ils étaient ma deuxième famille, et je les aimais inconditionnellement. En tête, on avait Danny, le mec aux lunettes, toujours sûr de lui et de ses coups fourrés – la plupart du temps, il se trompait. Il était un peu gauche, mais adorable. Un peu une sorte d’intello. On s’était toujours demandé pourquoi il n’avait pas rejoint les érudits. Même si au fond, on était heureux du contraire. Puis il y avait Jeanne. La belle Jeanne. Celle qui faisait tourner la tête à tous les garçons. Petits et grands. Brune aux yeux de biche, elle était tout ce dont j’avais toujours rêvé. Je la considérais un peu comme ma grande sœur. Et même si elle me charriait souvent sur ma façon d’être, de m’habiller, je sais qu’elle m’appréciait énormément. Puis on avait Zacaria. Celui qui nous mettait toujours dans la merde, parce qu’il ne savait pas rester en place, le nigaud. Il était un peu beaucoup immature. Le fou. Celui qui réfléchi après avoir agit. Je suivais ensuite, essayant en vain de mettre mes pas dans les trois autres. Derrière moi, se trouvait Andy. Jeanne au masculin. Toutes les filles bavaient sur lui. Son regard sombre, ses cheveux en bataille, son souffle rauque. Mon plus vieil ami. Depuis mes trois ans, il était celui qui m’avait fait tout découvrir. Au sens amitié j’entends. Et même si ça me faisait un peu mal de l’admettre, j’étais persuadée qu’il s’était passé quelque chose entre lui et Jeanne. Ils représentaient le couple parfait, les imbéciles. Bref, je m’égare. Gentille Anya, gentille. « On y est ! » Je soupirais d’aise. J’entendais enfin les vagues frapper contre les rochers. Enfin.


Seize ans. Nous devions aller à une « soirée » ce soir. Disons que les jeunes sincères organisaient tous les ans une petite fête pour ceux qui entraient dans l’initiation. Tout le monde de moins de vingt et un ans y était convié. J’étais excité comme une puce. Mais avant, je devais absolument aller voir Andy. Etant donné que c’était ma première soirée, je n’avais aucune idée du code vestimentaire. C’était le genre de secret bien gardé par les plus âgé. Et j’étais sûr que mon voisin allait pouvoir m’aider. Je toquais à sa porte. Personne. Sans gêne – et parce que je faisais ça tout le temps maintenant – j’ouvris la porte de son chez-lui. « Andyyyyy ? » Je n’entendis que ma voix me répondre en écho.  Flute. Mais en écoutant plus attentivement, le bruit de l’eau qui coule me parvint. Bien. Il était donc là. J’aperçus une ombre bouger près de la cuisine, voulant le surprendre comme la gamine que j’étais, je m’approchais à pas de loup. Sauf qu’au moment de faire « bou » aucun son ne sortit de ma bouche. Bordel de dieu. Andy était bien là. Mais à moitié nu. Si pas tout a fait nu. Une serviette qui tombe sur ses hanches, ses cheveux mouillés qui dégoulinent sur son dos. Son corps arqué près du frigo, cherchant quoi se mettre sous la dent. Replay. On redémarre. Sauf que j’en étais incapable. Ça ne devrait pas être permis d’être aussi bien foutu. Je devais me donner des baffes. Parce qu’il était Andy, merde ! Sauf qu’au final, je restais une midinette de seize ans devant un mec de vingt ans. Je trébuchais, m’étalais contre sa table en bois. Lui, il se retourna, poussa un cri et éclata de rire. Vexée comme un pou, je lui balançais un cousin à la figure et m’enfuit. Ce soir là, je sortis danser à ma première soirée. Avec la belle Jeanne. Ce n’est que bien plus tard que je compris la raison de mon acte, mais quoiqu’il en soit, là, je voulais juste lui prouver que je pouvais vivre sans lui. Une petite robe noire, des ballerines, et je suivais Jeanne dans ce monde qui m’était étranger. L’alcool coulait à flot. Ce fut ma première cuite. Une nuit plein de première. J’essayais vainement de ne pas perdre la brune de vue. Mais c’était chose peu aisée. Elle dansait, tourbillonnait aux bras d’inconnus, me poussant à faire de même. J’eus un moment de répit quand on se laissa tomber sur des fauteuils. Un verre de bière en main, qui était absolument dégueulasse au passage. Un jeune garçon m’entraîna sur la piste. Aujourd’hui encore je ne me souviens plus de son nom. Tout ce que je sais, c’est qu’il a été ma première fois. Le lendemain, j’étais de retour chez moi, la tête dans les vapes, les jambes tremblantes. J'avais du mal à croire ce que je venais de faire. Je n'étais même pas sur que ce genre de soirée était réellement autorisé au sein des factions. Merde.

Assise devant Jeanne, j’étais au bord de la somnolence tandis qu’elle me brossait les cheveux. Tournant encore et encore cette fameuse nuit de quelques semaines auparavant, dans ma tête. Je n’en avais parlé à personne, et ça me démangeait. Mais je doutais que Jeanne soit la parfaite personne pour cela. J’étais sûr qu’elle ne me jugerait pas mais… Disons qu’elle ne serait pas la plus objective vu son parcours. « Anya, qu’est-ce qu’il y a ? Tu tires la tête depuis des jours, tu refuses de venir avec nous quand on sort, tu ne parles plus à Andy et c’est à peine si tu ries aux conneries de Danny » Je tournais mon regard vers elle. Craquera ? Craquera pas ? Tout lui déballer ? Dire que tout va bien ? « C’est bon, t’as gagné. » Je m’assis face à elle. Après tout, j’étais une sincère. Les sincères étaient connus pour dire la vérité non ? Et cette vérité, je la tenais pour moi depuis bien trop longtemps. Elle m’encouragea d’un signe de tête, promis qu’elle ne dirait rien. Bon, niveau gardage de secret, nous n’étions pas la faction la plus douée pour ça. Mais passons. « J’ai couché avec un mec. Attends ! Ne dis rien, laisse moi finir. J’ai couché avec un mec, et je ne me rappelle même plus de son prénom. Je ne sais même pas si je l’ai un jour su. Ni à quoi il ressemble. C’était à la soirée d’initiation. Tu sais, il y a quelques semaines. Sauf que… comment dire ? J’ai jamais voulu que ce soit un inconnu tu comprends ? J’ai… je me suis rendu compte… enfin. Andy, ça a toujours été le voisin un peu sauvage, pas très fréquentable mais qui pourtant me prenait pour son amie, comme une sœur. Et quand je me suis déshabillée, ben, je me suis rendue compte que c’était lui que j’aurais voulu avoir. Lui, Andy. » Je me tais. Parce que je sais que ça peut être difficile à avaler, mais surtout, parce que je suspecte un peu Jeanne d’avoir connu Andy d’une autre manière. Et je ne veux en aucun cas m’immiscer entre eux. Si eux il y a. elle ne dit pas grand chose durant de longues minutes qui me parurent des heures. « Jeanne ? » « Je ne sais pas trop quoi te dire. T’aurais pas du aller au bout avec ce mec, ça va te ronger. En même temps, je suis mal placée pour te dire ça hein. » Elle rit. « Et Andy… ça reste Andy. Je doute qu’il soit capable ne fut-ce que regarder qu’une seule fille. Il aura toujours cette attitude qui lui colle à la peau. Et j’ai pas envie de te donner de faux espoirs. Ça fait longtemps qu’il ne s’est plus rien passé entre nous, mais même avec moi il n’a jamais été droit dans ses bottes. S’il te plait, fait attention ». Je ne sais pas trop si elle était sincère, réelle dans ce qu’elle me disait. Parce que j’aurais voulu entendre autre chose. Même si au fond, je savais qu’elle avait raison. « Je sais. Oublie tout ça. J’ai déjà presque oublié » Je pense que ce fut l’un de mes premiers mensonges. Le seul sans doute. Mais il fallait oublier, redevenir l’insouciante Anya.

Et c’est ce que je fis. Je rangeais tout ça dans un compartiment fermé à clef et je redevins la petite Anya, celle qui parle trop vite, dont tout le monde se moque un peu. Jusqu’à ce jour. Lorsque les bombes ont éclaté. D’un coup, tuant tous les leaders et ceux qui étaient à leur côté. Avec le temps, ce n’est pas la douleur de perdre ma faction, mais celle d’avoir perdu ma mère qui me laissa un goût amer. Et la devise « faction before blood » perdit tout son intérêt. J’en voulais au poseur de bombes de les avoir mis. Pas pour avoir détruit les factions – je n’en portais plus d’intérêt depuis belle lurette – mais parce que celle qui était tout pour moi avait succombé à l’attaque. Ma mère était partie, morte, pour toujours. Le point positif, c’est qu’Andy et moi, on s’est rapproché. Il a perdu son père, Jonathan Thys, le leader. Moi ma mère. Je le suis à nouveau partout. Je refourgue tout ce que son corps m’inspire. Je me persuade qu’il est un frère. Qu’on a perdu ensemble. Mais qu’on se relèvera ensemble. Un jour nouveau arrive.